25000 emplois créés par des investissements étrangers en 2017

Si 2016 était une bonne année, 2017 est encore d’un meilleur cru et confirme le retour des investisseurs étrangers dans l’Hexagone. Selon le baromètre EY de l’attractivité de la France 2018, les investissements étrangers ont produit 25.126 emplois en 2017, contre 17.000 emplois en 2016. Soit à un rythme plus rapide (+48%) que la croissance des investissements eux-mêmes, qui a bondi de 31% en un an.

Si 2016 avait connu le même pourcentage de progression, cette année marque un cap. Avec 1.019 projets, la France talonne enfin les deux pays les plus attractifs : le Royaume-Uni, premier du classement avec 1.205 projets, et l’Allemagne, avec 1.124 projets.

Pour Marc Lhermitte, associé chez EY en charge de l’attractivité et cité par Les Echos, “La progression est spectaculaire. On assiste à un vrai resserrement du peloton de tête, l’Hexagone se rapprochant à grande vitesse de l’Allemagne et du Royaume-Uni”.

Secteurs en pointe

La filière industrielle est celle qui profite le plus en matière d’investissement et d’emplois. Avec 10.210 créations de postes, le secteur représente un tiers (32%) des investissements étrangers en France. Particulièrement dynamique, la filière crée 32 emplois par projet en moyenne, contre 25 emplois par projet tous secteurs confondus. A échelle européenne, la France est en tête sur ce secteur. Mais, selon l’étude, il y a un effet de rattrapage : avec +52% par rapport à l’année dernière, l'Hexagone compense pour une industrie stagnante entre 2015 et 2017.

L’innovation et le secteur logistique (gestion des flux de marchandises) constituent également des secteurs attractifs pour les investisseurs. Avec 1.285 jobs en R&D et 4.620 postes en logistique créés cette année, Paris est respectivement le 3ème en tête après Londres et Berlin, et 2ème après Londres.

Mais la progression la plus remarquable est à attribuer à l’augmentation des projets de centres de décision. L’Hexagone triple son score de 2017 et compte 59 projets de ce type, pour 1.000 emplois créés. Une conséquence du Brexit, observe l’étude.

En effet, si le Royaume-Uni reste en première position pour les projets de ce type (95 projets), “le Brexit semble tout particulièrement redistribuer les cartes”, marque l’étude. “Alors que le Royaume-Uni dominait le classement 2016 (3 fois plus de sièges qu’aux Pays-Bas, 4 fois plus qu’en Allemagne et plus de 9 fois plus qu’en France), la répartition est cette année beaucoup plus équilibrée.”

Moins d’emplois par projet que le Royaume-Uni

Un bémol : avec ses quelques 25.000 emplois créés, la France est le quatrième pays créateur d’emploi en Europe, derrière le Royaume-Uni, l’Allemagne et la Russie. Un résultat à mettre en perspective des 353.469 jobs générés par les investisseurs étrangers en Europe.

De fait, la France se situe bien en-dessous du nombre moyen d’emplois créés par projet dans des pays comparables : 25 nouveaux jobs par projet en France, c’est presque deux fois moins  qu’au Royaume-Uni (42). Tandis que l’Allemagne affiche 28 emplois par projet, la Russie, 3ème du podium, se distingue avec 108 jobs par projet.

Les auteurs de l’étude avancent l’hypothèse d'un coût du travail élevé en France. Dans l’industrie et les services marchands, une heure de travail en France coûte 37,50 euros, contre une moyenne de 31 euros en moyenne dans la zone euro, et de 36 euros en Allemagne, selon une étude de l’institut COE-Rexecode citée par Les Echos.

Quand une entreprise étrangère a la possibilité de décider où elle développera ses activités, cette analyse comparative joue : 38% des investisseurs étrangers interrogés jugent que la France devrait “poursuivre l’action de réduction du coût du travail”, alors qu’ils n’étaient que 31% à le penser l’année précédente.

Rayon de soleil à l’horizon, la France n’a jamais bénéficié d'une aussi positive à l’international au cours des dix dernières années. Une conséquence de la satisfaction élevée des investisseurs (81%), son meilleur score après 2016 (81%) et 2009 (76%).

Par Esther Attias  |  start.lesechos.fr