Recrutement : les 3 tendances en 2024

Rétention des talents et salaires : les tensions perdurent

Le cabinet de recrutement Robert Half a décidé de revenir sur les évolutions en cours en matière de recrutement et de dévoiler quelques tendances qui devraient façonner le secteur du recrutement en 2024.

La tension sur les salaires continue de croître en 2024, malgré un ralentissement de l’inflation. Selon l’économiste Patrick Artus, l’inflation est estimée à 3,4% pour cette année. Le ministère de l’Économie, lui, prévoit un taux de 2,5%. Cette situation affecte directement l’augmentation des salaires réels.

L’enquête de Robert Half met en évidence les attentes des salariés en matière de rémunération. Deux tiers des salariés considèrent l’insuffisance de salaire comme principale raison de rejet d’une offre d’emploi

Les employeurs sont également inquiets face à ce défi. Selon l’enquête, 61% des employeurs se disent préoccupés par leur capacité à attirer de nouveaux talents qualifiés. Pour retenir les meilleurs profils, ils doivent envisager des augmentations salariales ou d’autres mesures. Par exemple, 59% des salariés sont favorables à la mise en place de primes.

La rétention des collaborateurs devient un enjeu crucial en 2024. En effet, 41% des employeurs font face à une augmentation du turnover. De plus, 33% constatent une hausse des départs de nouveaux collaborateurs dans les 12 mois suivant leur embauche.

Pour fidéliser les talents, les entreprises se tournent vers la formation interne. Cette stratégie intéresse 51% des salariés, souhaitant progresser en compétences. 

D’autres options sont envisagées pour augmenter la rétention, comme des opportunités de mobilité interne. Par exemple, 23% des salariés sont intéressés par un changement de poste au sein de leur entreprise. De plus, 21% aimeraient découvrir temporairement des branches ou filiales à l’étranger, et 20% souhaiteraient travailler en détachement chez un client ou partenaire.
 

Présentiel et transparence des salaires : les attentes des salariés

En 2024, le travail hybride et la transparence salariale sont au cœur des attentes des salariés. L’année 2023 a marqué un tournant avec les employeurs incitant davantage leurs collaborateurs à revenir au bureau. Cette tendance s’explique par une baisse de productivité observée dans plusieurs études et le désir des salariés de maintenir une vie sociale en entreprise. 

Cependant, 26% des employeurs ont constaté une augmentation des départs après avoir demandé ce retour au bureau.

La flexibilité
reste une exigence clé pour les candidats. En effet, 36% d’entre eux sont prêts à refuser une offre d’emploi manquant de souplesse, notamment en matière de télétravail. Pour encourager le présentiel, certaines mesures sont envisagées, comme l’indemnité carburant. Bien que 72% des salariés souhaitent bénéficier de cette indemnité, seulement 16% des employeurs prévoient de la proposer.

La question de la transparence salariale a pris de l’ampleur en 2023 et continuera d’être un sujet majeur. Les disparités salariales entre profils génèrent souvent de la frustration. La transposition de la directive européenne sur la transparence des rémunérations en droit français est attendue d’ici le 7 juin 2026. 

Cette initiative promet de modifier les pratiques des entreprises en termes d’égalité salariale. Une majorité d’employeurs (70%) et de salariés (69%) voient dans une plus grande transparence salariale un bénéfice pour la culture d’entreprise. De plus, 65% des employeurs et 67% des salariés pensent qu’une réglementation sur la transparence salariale est nécessaire. 

Enfin, 56% des employeurs et 61% des salariés estiment que cette transparence facilitera les négociations salariales, tandis que seulement 38% des employeurs craignent que cela puisse entraîner la perte d’employés.
 

Emploi dans la Tech : où en est-on ?

Quand on demande aux dirigeants pourquoi ils se montrent optimistes pour l’année 2024, 14% d’entre eux évoquent l’implémentation de nouvelles technologies. Cette confiance s’aligne avec l’intégration croissante de l’intelligence artificielle dans divers domaines professionnels, favorisant ainsi une hausse potentielle de la productivité.

En outre, un sentiment de confiance plus prononcé se manifeste chez 68% des dirigeants dans le secteur technologique, dépassant de 4 points la moyenne observée dans les autres secteurs. Cette assurance est principalement attribuée à la digitalisation et à l’adoption des nouvelles technologies.

Concernant les principales raisons de cette confiance chez les employeurs de la Tech, les voici classées par ordre d’importance :

  1. La digitalisation et l’adoption de nouvelles technologies représentent 53%.
  2. L’augmentation de la demande pour leurs produits ou services atteint 45%.
  3. Les opportunités d’affaires étendues sont citées par 42%.
  4. L’accroissement des effectifs est également mentionné par 42%.

L’amélioration générale de la situation économique est un facteur pour 42% des répondants.


Article d'Adeline Lajoinie / culture-rh.com